J10-11 Kwale – Villa Matalai

C’est un de mes plus beaux souvenirs de la côte swahilie, et je n’ai qu’une hâte: retourner à la Villa Matalai. Prenez la route de Tanga, puis tournez à gauche en direction des grottes d’Amboni, qui parait-il valent la peine. Malheureusement je suis claustrophobe ! Vous n’aurez donc jamais mon avis sur des grottes ou un club de speleo.

villa Matalai

Nous sommes donc allés tout droit à la Villa Matalai, dans le village de Kwale, pour rencontrer Hali, après avoir déjà séjourné dans son gîte des Monts Usambara. Et là c’est un enchantement. D’abord nous avons le choix des chambres car l’hôtel est vide à ce moment. Il faut dire qu’on se situe totalement hors des sentiers battus. En général, pour les voyageurs qui se donnent 15 jours en Tanzanie, il est plus simple après le safari de prendre un vol intérieur pour Zanzibar, y terminer son séjour et repartir de l’aéroport international de l’île. J’explique en fin d’article comment venir et repartir.

Voici donc ma chambre, et sa vue .

J’ai choisi une chambre ouverte à l’extérieur de la villa: il n’y a pas de mur face au lit, c’est une sorte de mezzanine sous le toit de palme, élégamment meublée de style swahili, avec une salle de bain attenante à l’abri des regards. C’est comme si on était sur la plage, en hauteur, bercé par le va et vient des vagues à marée haute, et quelques pêcheurs qui s’interpellent. Là, tout n’est qu’ordre et beauté…

Les autres chambres dans la maison ne sont pas moins jolies. Dans la villa principale, très spacieuse, des musiques ravissantes s’enchainent le soir, du classique aux musiques du monde. Les chats s’étirent sur les coussins et la brise agite les voilages des fenêtres aux montants en fer forgé.

Hali est une agréable rencontre: cultivée, souriante, investie dans le village, elle habite d’ordinaire la maison avec son mari Claes, qui est Suédois. Ils partent en Suède à la saison des pluies.

Hali en randonnée autour du Camp Mawingu
Claes explique le mouvement des astres à Sheba

Ils forment et emploient des gens du village, et organisent chaque semaine une séance de cinéma plein air pour les enfants. Ce soir c’est la Petite Sirène.

Un vidéoprojecteur, un drap blanc, un mur et hop, la joie des Disney !

Hali et Claes ont acheté un boutre pour proposer leurs propres excursions, et le capitaine n’est autre que leur voisin Saidi, accompagné de notre instructeur de snorkeling Mbwana (les deux prénoms signifient Monsieur ^^). Une belle demi journée à naviguer parmi les autres bateaux traditionnels, et les pêcheurs-plongeurs à la recherche de poulpes ou de raies pastenagues. Et nous on mange du crabe avec Monsieur et Monsieur.

On n’est pas Français si on ne souligne pas l’incroyable délicatesse des mets préparés par Hali et les filles qu’elle emploie. Elle a même une machine à faire les pates fraîches. Elle fait son pain maison. Des repas à tomber à la renverse.

Pendant ces deux jours, nous avons aussi rencontré l’équipe de football de Kwale et sympathisé avec les jeunes. En rentrant, on a envoyé un ballon neuf pour l’équipe, et une clé USB avec plein de Pixar et Dreamworks pour les séances de cinéma de Hali, parce que Disney c’est bien, mais les princesses bêtes et jolies, ça va hein !

Nous avons vraiment apprécié l’élégance, le calme du lieu, l’implication de Hali dans le village. J’ai inclus un séjour au camp Mawingu et à la Villa Matalai dans le circuit « Diki Diki Adventure » de l’association Tumbili Voyages & Safaris.

Pour repartir, trois solutions. La moins plaisante sera par la route inverse, pour rejoindre en 5h Moshi ou en 6h l’aéroport de Kilimanjaro. On peut aussi si l’on est pressé prendre un vol intérieur de Tanga pour Pemba, Arusha, Dar es Salaam ou Zanzibar. Dans l’optique de continuer notre découverte du littoral, nous allons nous rendre à Pangani, d’où il est possible de prendre un speed boat pour la plage de Kendwa à Zanzibar. Mais nous continuerons vers le sud pour Bagamoyo et son petit port de pêche qui l’a échappé belle en 2019…

Ce n’est qu’un au revoir, Kwale !

J9 Les Usambaras de l’Est – 2

Attention ce que je vais décrire dans cet article et le prochain sont deux purs bijoux, deux lieux vraiment hors du commun, et de loin mes endroits préférés de ce que je connais de la Tanzanie. Le Camp Mawingu et la Villa Matalai sont la propriété de Hali et Claes, qui sont respectivement Somalie et Suédois, installés depuis longtemps sur la côte swahilie et très impliqués dans le soutien à leur village.

Commençons par le camp Mawingu. Pour y parvenir, il faut un 4×4 absolument, et si on dit ça, c’est parce qu’on l’a fait en Toyota Noah (un peu comme un Peugeot Traveller ou toute voiture familiale 7 places, vous voyez?). N’ESSAYEZ PAS !!! On met le double de temps (oui vraiment 4 heures au lieu de 2h pour faire quoi… environ 60 kilomètres)… on était sur du 15km heure à cause des pierres (que dis-je des rochers!) sur la piste. Et en plus on s’est trompés de route. L’idéal c’est encore de s’y faire conduire en 4×4 par un chauffeur expérimenté ! Bref, après une halte pour s’acquitter des frais d’entrée dans la réserve d’Amani, on monte en altitude, pour enfin à la sortie d’une forêt dense et parfumée, se retrouver au milieu de collines couvertes de plantations de thé.

les champs de thé et la plaine au loin
le village

On est alors seulement à 1000 mètres, mais à pic, et on voit au loin que le village de Ngua domine la plaine de la vallée de Lwengera. C’est tout simplement magnifique ! C’est vert, il fait frais, le soleil brille et on est tellement contents d’arriver. Latifah, qui est chargée du camp et également cueilleuse de thé en saison, nous accueille chaleureusement et nous fait visiter les environs. Les bungalows sont rustiques et confortables, chacun a une cheminée et de nombreuses boiseries qui conviennent parfaitement à l’esprit montagnard du village.

La terrasse intérieure…
et la terrasse extérieure avec sa magnifique vue !
vue d’ensemble
une chambre
une autre terrasse derrière
coin séjour

La réserve dAmani est connue pour sa faune et sa flore endémique si riche qu’elle a déjà été comparée aux Galapagos. C’est un paradis pour les ornithologues, les entomologistes ( spécialistes des insectes), mais ce qui nous excite vraiment avec Stanley, c’est et cela reste les caméléons. On programme une marche nocturne pour débusquer le Trioceros Deremensis, le caméléon tricorne endémique du coin. En attendant, balade dans les alentours, c’est la grande lessive aujourd’hui, et on découvre le Mnazi, un délice ! De l’eau de coco fermentée, qui se boit comme du petit lait, il faut savoir se modérer si on veut repartir en marchant droit !

A la tombée de la nuit, avec un villageois, nous voilà partis en balade sur les chemins forestiers, au son des rapaces nocturnes et concerts de crapauds. Nos premières rencontres, papillons, limaces, mille pattes sont d’une taille surprenante, plus grands que ma main, les fougères sont également immenses et je me souviens du Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne… Va-t-on rencontrer des champignons géants et des dinosaures?

En fait de dinosaures, on va être servis. Zéro cornes, une corne, deux cornes… les caméléons apparaissent dans le spectre de la lampe torche. On ne les observe pas trop longtemps chacun, et surtout on ne les touche pas. Sur le chemin avant d’arriver au village, nous avons longuement expliqué à des gamins qui nous apportaient un caméléon dans un seau que les touristes ne sont pas intéressés par les animaux en captivité (mensonge, ça dépend de quel type de touriste on parle…) et qu’il est important de les laisser dans leur habitat et les protéger… un discours qui devrait surtout être intégré par les voyageurs. Si on ne s’y intéressait pas, si les touristes ne payaient pas pour voir et toucher la faune sauvage, les locaux n’essaieraient pas de nous en attraper. On n’a jamais vu des gamins nous apporter des limaces en espérant nous faire plaisir ou avoir un pourboire.

Enfin le voilà, le caméleon à trois cornes, et c’est toujours émouvant de savoir d’une espèce qu’on ne la trouve nulle part ailleurs dans le monde. Bon, je ne suis pas photographe, mais on voit bien la bêbête. Ca valait le coup !

La nuit est calme et fraîche au Camp Mawingu, et demain nous partons sur la côte pour rencontrer la propriétaire qui vit dans son autre hôtel, la Villa Matalai. L’océan après la montagne, on a hâte de découvrir ce coin paradisiaque et peu fréquenté au nord de Tanga.

Adieu petit coin de paradis !