Aller à Zanzibar
Après quelques jours de repos bien mérité à Moshi, nous partons à la découverte de Zanzibar. Un petit point sur le trajet pour s’y rendre.
Il existe plusieurs manières de faire Arusha-Zanzibar, ou Moshi-Zanzibar:
– la voiture privée: que ce soit par une agence ou en louant un véhicule, c’est vraiment trop cher. Il y a 550km, et le prix de l’essence ne cessant d’augmenter, avec un pic cet été 2015, on ne peut pas s’en sortir à moins de 700 USD $. Alors à moins d’être au moins 5 dans un véhicule, c’est plus cher que le vol domestique, puisqu’il faudra encore ajouter le ferry.
– l’avion: le vol interne Arusha-Zanzibar se situe entre 200 et 250 USD $ par personne. 1h30 de vol, c’est le plus agréable si on a peu de temps pour profiter du séjour.
– le bus express: c’est le moyen de transport le plus économique. On compte environ 35 USD $ par personne. On arrive à la gare routière de Dar es Salaam en… 11h. Franchement pas recommandé. De là il faut rejoindre le port pour prendre le ferry. Un taxi est négociable pour environ 20 USD $, puis la traversée en ferry est à 40 USD $ par personne. Un conseil: réserver ses billets un jour avant, par une agence, car les gares routières sont vraiment dures pour les nerfs. Tout le monde essaie de faire son beurre sur les tickets, on est assaillis par les revendeurs, idem pour le port. Ne pas demander de renseignements pour éviter d’être mal dirigé ou arnaqué sur le prix des billets.
On prend donc le bus à Moshi à 6h du matin, mieux vaut se coucher tôt la veille! J’ai déjà fait ce trajet et je n’ai pas un bon souvenir de la qualité des bus, mais cette fois on a de la chance, les fenêtres ne sont pas bloquées en position ouverte ou fermée… le bus est de bon standing.
7h plus tard à Dar, à l’entrée du sas pour embarquer sur le ferry, des ados nous assaillent pour porter nos bagages et se faire quelques dollars. Depuis je me suis souvent disputée avec eux (et j’ai vu des tas de touristes dans des états indescriptibles de colère) car malgré le prix convenu au départ, certains ne sont jamais satisfaits et demandent plus, jusqu’à 10000 Tsh par bagage, pour faire 20 mètres. Ils sont nombreux, les pauvres, et ne vivent que de ça, mais ils finiront par comprendre qu’embêter les gens est le meilleur moyen pour ne rien obtenir. Depuis j’ai appris à repérer les plus corrects, qui se tiennent souvent un peu à l’écart, et sont plus polis.
J’ai toujours aimé prendre le ferry. Le Kilimanjaro II de la compagnie Azam Marine, est moderne et bien entretenu. Le port de Dar s’éloigne, le grand large s’impose. A bord, plus de locaux que de touristes. Certains dorment dans la salle principale, où passe des films de Jackie Chan. D’autres, tout sourire, prennent les embruns sur le pont ou à l’étage. Des îlots isolés font leur apparition. Le nom Zanzibar englobe des dizaines d’îles et peu sont habitées. L’île principale que nous appelons communément Zanzibar a pour nom Unguja. Bientôt, sa capitale Stone Town (appelée aussi Zanzibar Town), se profile à l’horizon. J’ai l’impression d’être dans un autre temps.
Nous débarquons, accueillis par Khelef, qui va nous héberger dans une maison dont il est propriétaire. La nuit va bientôt tomber, et nous partons pour une promenade aux jardins Forodhani, à 50 mètres du port. Ici, tous les soirs, des étals de nourriture à emporter sont dressés, et les habitants de la cité ont pour habitude d’y faire un tour au milieu des dizaines de chats des rues qui quémandent des restes de dîner.
Il règne une quiétude, une langueur que je ne connaissais pas ailleurs. ici on presse le jus de canne, là on prépare la pizza de Zanzibar et son haché menu de légumes frais, les familles s’asseyent sur les murets de pierre et s’amusent à regarder les chats qui se régalent de tout ce qui tombe par terre. On est bien, ici!
Je suis attirée par des exclamations, comme des encouragements du côté du port. C’est le coin des ados. Leur passe-temps préféré au crépuscule, c’est de faire des figures libres pour sauter dans l’eau. On s’amuse beaucoup à les encourager, et pousser des « hoooo » en frémissant de leur témérité. Chaque fois que je reviens depuis, j’aime m’asseoir sur le mur face à leur attroupement, jusqu’à la nuit tombée, et regarder avec beaucoup de tendresse cette innocente battle de jeunes Zanzibari à l’arrogance plus ou moins feinte.
Super blog, riche, enthousiasmant, très aéré, et agréable à lire, bravo !
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